Développé par le jeune studio OverBorder Studio et édité par Team17, Thymesia est un jeu d’action-RPG s’inspirant de Dark Souls, Bloodborne ou encore Sekiro. Ce dernier nous propose de plonger dans un univers particulier, celui de la peste ! Est-ce que le soft respire les bonnes idées, proposant un Soul’s-like original ? Ou a contrario, empeste-t-il la déception ? C’est ce que nous allons voir avec une version numérique reçue par l’éditeur qui a été testée sur Xbox Series X.
Alors qu’une peste mortelle qui change les humains en monstres s’abat sur l’ensemble du monde, le royaume d’Hermès détient peut-être une solution, l’alchimiste Corvus (le personnage que l’on incarne) tente désespérément de trouver un remède contre ce fléau. Malheureusement, au fil de son périple, celui-ci tombe sur un adversaire de taille : Varg. Ce dernier mettra notre protagoniste totalement KO. Après s’être remis de cette douloureuse défaite, Corvus se rend compte qu’il a perdu la mémoire… C’est à ce moment précis qu’intervient Aisemy, une jeune fille souhaitant aider Corvus à se souvenir. Nous devrons donc retourner dans le passé, plus précisément dans des fragments de mémoire de Corvus afin de comprendre ce qu’il s’est passé, récolter des noyaux mais surtout de se souvenir des recettes qui permettraient potentiellement de créer ce fameux remède !
Par manque d’effectif mais surtout de budget, le jeune studio taïwanais nous présente son univers via quelques images fixes. Les quelques rares cinématiques présentes dans le soft accompagnent l’introduction des boss avant chaque combat. On comprend assez vite qu’aucun doublage n’est de la partie, dans notre cas, cet aspect est facilement pardonnable car l’essence même des Soul’s-like ne se fait pas à travers des cinématiques mais plutôt sur l’aspect de la direction artistique ainsi que le lore. Afin de mieux comprendre l’histoire, il faut compter sur l’aide de documents. Autant vous annoncer la couleur, il y a énormément de choses à lire ! Ces derniers sont essentiels à la compréhension de cet univers si particulier. Malheureusement, certaines questions resteront sans réponse ! Il est dommage de constater qu’un effort d’approfondissement du lore aurait été le bienvenu. Du côté de la direction artistique, le jeu s’en sort plutôt bien ! Nous nous retrouvons face à des décors très inspirés de Dark Souls, Bloodborne ainsi que de Remnant : From The Ashes. Attendez-vous à visiter un village qui a sombré dans un état chaotique, un cirque plus que lugubre, un jardin dévasté par une flore malade ou encore une forteresse ravagée par la guerre et laissée à l’abandon.
Quant au level design, Thymesia reste ancré dans un style purement classique mais efficace ! Les niveaux restent plaisants à parcourir, le joueur fouillera chaque recoin afin de trouver des items spécifiques, des notes ou encore des mini boss cachés. Bien évidemment, Soul’s-like oblige, vous pouvez débloquer des raccourcis (portes, échelles) à travers ces lieux labyrinthiques. Les niveaux ne sont pas interconnectés entre eux, pour changer de zone, il faut passer par le Fanal (les feux de camps) ou le HUB et choisir votre prochaine destination. De plus, le soft vous propose des missions secondaires, celles-ci vous emmènent dans des endroits inaccessibles depuis la quête principale. Petit bémol, il est impossible de se téléporter dans la même zone, obligeant le joueur à devoir se refaire le chemin dans son intégralité, dommage ! Fort heureusement, les niveaux ne sont pas extrêmement grands, ce qui limite un peu la casse…
Nous sommes plutôt fan du design de Corvus, celui-ci étant grandement inspiré des docteurs de la peste ou aussi surnommé « les corbeaux », se déroulant lors de la grande peste de Genève. Quant aux ennemis lambdas, ces derniers restent assez classiques : des chevaliers, des paysans, etc. Sauf que cette fameuse peste ajoute une particularité au soft, certains types d’ennemis ont tout simplement muté à cause de la maladie. Ne soyez donc pas surpris d’apercevoir des créatures très étranges ! Enfin, le plus important, le design des boss ! Ces derniers sont originaux en prime d’être sacrement stylés !
Sur sa partie technique, globalement Thymesia est en demi-teinte. Visuellement le soft est relativement propre, les animations sont superbes, tout comme les effets de lumière ainsi que certains effets spéciaux. Malheureusement, nous ne pouvons pas en dire autant sur les quelques rares ralentissements que comporte le soft, d’un brouillard « cache misère », des petits bugs de collisions ou encore la présence de murs invisibles. Nous sommes parfaitement conscients qu’il s’agit d’un petit studio ayant un budget assez restreint, donc nous pouvons encore faire l’impasse sur ces détails. Par contre, là où le bât blesse c’est du côté de la caméra qui est particulièrement lente, voire même capricieuse lors des combats dans les couloirs.
Un peu plus haut nous évoquions le fait qu’il n’y avait aucun doublage, mais qu’en est-il du reste ? Rassurez-vous, côté bande-son, le jeu est irréprochable ! Nous apprécions tout particulièrement les bruits d’armes lors des affrontements, lorsque l’arme qui traverse une armure vient se planter dans la chaire. Ce son si particulier qui vous indique que votre adversaire peut être mis hors d’état de nuire renforce complètement l’immersion. De plus, l’OST du soft est excellente, en parfaite harmonie avec l’ambiance que dégage le jeu, renforçant l’intensité des combats. Parfois nous avons même la sensation auditive d’être dans un Dark Souls, notamment avec la musique présente dans le menu principal.
Dès le tutoriel, nous comprenons assez vite que ce Thymesia est un Soul’s-like proposant un gameplay plus que nerveux ! En effet, notre personnage est rapide et le soft ne comporte pas de jauge d’endurance, ce qui veut dire que vous pouvez attaquer ou esquiver à votre guise ! Mais la particularité du titre vient surtout de la jauge de vie des ennemis. Cette dernière s’inspire de Sekiro ou de Star Wars : Jedi Fallen Order, sauf qu’ici il ne s’agit pas de briser la défense ou l’équilibre d’un ennemi. La jauge de vie se distingue de cette manière, une barre blanche et une barre verte. En attaquant, vous verrez la barre blanche diminuer, attention car cette dernière remonte si elle n’est pas vidée à temps. L’objectif est de blesser les ennemis et de se concentrer sur la barre verte afin d’infliger des dégâts définitifs. Pour cela il vous faudra utiliser vos griffes avec la gâchette RT. Dès que vous aurez réussi à infliger assez de dégâts à votre adversaire, la barre de santé de ce dernier se mettra à clignoter, ce qui indique que vous pouvez l’exécuter avec un finish move très stylé !
En plus d’esquiver vos ennemis avec le bouton B, vous aurez aussi la possibilité de contrer avec la touche LB… Hélas, cet aspect est décevant tant les contres sont mal intégrés. On a l’impression qu’ils sont aléatoires. Il n’y a aucun indice sonore ou visuel pour guider le joueur. C’est à force de se prendre des coups que l’on commence à comprendre le bon timing pour parer. Hélas, lors du combat contre le premier boss, nous avons constaté que même avec un timing parfait, la parade n’est pas toujours prise en compte. Le problème c’est que ce duel est essentiellement basé sur cet aspect, ce qui apporte un pic de difficulté supplémentaire. Attendez-vous donc à vous faire rouler dessus, ce qui laissera plus d’un joueur sur le carreau… Nous pensons qu’il s’agit surtout d’un problème spécifique lié à ce boss. Nous avons remonté le souci aux développeurs et espérons une correction rapide. Enfin, lors d’une attaque critique qui ne peut être déviée (signalée par une lumière verte) vous pouvez compter sur vos fidèles plumes ! Dis comme ça, c’est plutôt étrange mais ces dernières, à la manière d’un shuriken / couteau de lancer, peuvent interrompre lesdites attaques, plutôt pratique !
En ce qui concerne la difficulté, dans l’ensemble Thymesia propose un bon challenge. Les mobs de base sont facilement gérables, quant aux ennemis de type élite, il faut faire preuve de tactique et ne pas hésiter à se la jouer agressif. Les combats contre les boss sont plaisants en plus d’être variés. Les patterns sont intéressants à analyser, chaque boss ayant son propre style de combat. Leur puissance d’attaques est relativement grande et certains d’entre eux disposent de plusieurs phases. Si vous mourez, vous réapparaitrez au dernier Fanal activé, comme tout Soul’s-like qui se respecte. Pensez bien à récupérer vos fragments de souvenirs, sous peine de les perdre définitivement ! Au passage, nous vous conseillons d’affronter tous les boss, les primaires comme les secondaires car ceux-ci donnent accès à différentes fins.
Corvus ne dispose que d’une seule arme pendant tout le long de l’aventure : un sabre… Mais il est possible de voler les armes des ennemis, les « armes pestiférées ». Pour cela, lors d’un combat il suffit juste de rester appuyé sur RT (les griffes) et de relâcher la gâchette, ce qui permet à Corvus d’acquérir l’arme de son adversaire ! Ces dernières ne sont utilisables qu’une seule fois, du moins au début… A force de progresser, vous aurez la possibilité de copier toutes les armes que vous volerez, ce qui veut dire qu’elles ne seront plus éphémères ! Depuis le Fanal (feux de camps) se trouve un onglet « Armes Pestiférées », c’est ici que vous pourrez gérer votre équipement. Il y a un total de 21 armes à récupérer, celles-ci ayant trois styles de bonus à vous proposer : bonus de vitalité, bonus de force ou encore bonus de peste. De plus, toutes les armes peuvent bénéficier d’une upgrade pouvant aller jusqu’au niveau 6. Pour cela, il vous faudra tuer des ennemis et récupérer des fragments de capacité. Vous disposez de deux emplacements pour vos armes pestiférées, la croix directionnelle vous permettant de choisir l’une d’entre elles, le bouton X pour attaquer. L’utilisation de ces dernières vous coûte de l’énergie, énergie que vous pouvez récupérer grâce à la griffe.
Dans les Soul’s-like, l’aspect des potions est un élément important, OverBorder Studio l’a parfaitement compris en nous proposant quelque chose d’original. Tout d’abord, le soft comporte trois types de potions que vous pouvez améliorer grâce aux amplificateurs alchimiques. Potion générale : restaure instantanément 100% de santé. Potion durable : restaure au fil du temps 150% de santé. Potion rapide : restaure 50% de santé… Mais le nombre de potions augmente significativement (pouvant allez jusqu'à huit potions). En plus de cela, chaque potion dispose de trois emplacements, ces derniers servant à fabriquer ses propres mélanges. Car oui, il vous faudra trouver douze types d’ingrédients différents (ail, thym, fenouil, etc.), chaque ingrédient ayant un petit bonus à proposer. Ensuite c’est à vous de jouer les apprentis alchimistes afin de créer la formule qui vous correspond le mieux ! En parlant de formules, il en existe 8 dites « parfaites » qui vous apporteront un bonus qui n’est pas négligeable, comme 100 points de vie supplémentaires !
Pour terminer, attardons-nous sur l’aspect RPG. Dans l’ensemble ce dernier reste assez minimaliste mais plutôt efficace. En tuant des ennemis, vous récoltez des « fragments de souvenirs » (similaires aux âmes dans Dark Souls). Depuis le Fanal ou le HUB, vous pouvez dépenser vos points durement gagnés en augmentant la force, la vitalité et la peste. A noter que le niveau maximum que peut atteindre Corvus est le level 50. Une fois vos fragments de souvenirs dépensés, vous gagnerez automatiquement des points de talent. Ces derniers représentent vos points de compétence qui se distinguent en six catégories : le sabre, la déviation, l’esquive, la griffe, la plume ou encore la stratégie. Nous vous conseillons fortement d’investir vos points dans la catégorie déviation, en choisissant déviation nv 1 et nv 2, celles-ci vous offrant un léger bonus supplémentaire lors des parades, chose indispensable contre le premier boss ! Si vous n’êtes pas satisfait de vos compétences, pas de problème, à tout moment vous pouvez récupérer vos points de talents et les redistribuer sur d’autres compétences, sans aucune pénalité. De plus chaque compétence dispose de vidéos des mouvements et skills, ce qui peut grandement vous aider dans vos choix !
L’avis perso de Yoann // Un bon petit Soul’s-like !
Il est vrai que ce Thymesia n’est pas exempt de défauts, l’aspect qui m’a le plus énervé ? Son système de parade très bancal ! J’ai passé plus de trois heures sur le premier boss (je te maudis à jamais !) j’ai bien cru que j’allais finir par abandonner… A force de persévérer, et avec beaucoup de chance, j’ai fini par le vaincre ! Il faut vraiment que les développeurs se penchent sur cet aspect car il y a un réel souci qui porte préjudice au gameplay défensif ! Au début, j’étais extrêmement mitigé par ce Thymesia puis à force d’avancer, j’ai commencé à prendre beaucoup de plaisir ! Débloquant de nouvelles capacités, le gameplay devient jouissif, nerveux, dynamique. De plus, le soft comporte de bonnes idées comme par exemple son système de barres de vie liées à la peste où encore les potions à créer soi-même. A l’heure actuelle, il est plutôt rare de trouver des Soul’s-like dans ce style, pour ma part ce Thymesia est un bon mélange entre Dark Souls, BloodBorne et Sekiro. Alors oui, il ne faut pas s’attendre à un jeu digne d’une production de From Software, dans ce cas-là, revoyez vos attentes ! J’ai vu énormément de personnes critiquer le jeu à tout va en faisant cette comparaison foireuse : il faut prendre en compte que nous sommes face à un studio indépendant qui vient tout juste de débuter. OverBorder a encore des lacunes à améliorer, c’est certain, mais pour un premier jeu, globalement je trouve qu’il s’en sorte plutôt bien ! À vrai dire, j’ai passé plus de 25h sur le soft, à récolter toutes les armes pestiférées, les ingrédients, les documents liés à l’histoire, monter mon personnage au niveau 50 et obtenir toutes les fins, l’ennui ne s’est jamais fait ressentir ! Au final Thymesia est un p’tit Soul’s-like bien sympathique !
Point complet
Le principal défaut de Thymesia vient de son système de parade qui est bien trop hasardeux ! Rajoutez à cela un premier boss qui se repose essentiellement sur cet aspect, créant un pic de difficulté vraiment élevé, et vous aurez bon nombre de joueurs qui risquent de se casser les dents dessus et d’abandonner. En plus, faute de budget, l’aspect technique présente quelques légers ratés. Il y a très peu de cinématiques, pas de doublage, des murs invisibles, etc. Ce sont de petits défauts mais ils peuvent nuire à l’immersion sans pour autant avoir d’impact sur le gamepaly. A vous de voir si vous pouvez fermer les yeux sur ces détails. Quant à la caméra, nous avons rencontré quelques soucis, cette dernière étant lente et imprécise (notamment dans les couloirs). En sus, Thymesia dispose d’un lore très intéressant mais qui malheureusement n’est pas assez exploité à notre goût. Et, dernier petit point négatif à souligner, le titre est un poil avare sur le nombre de lieux à visiter. Ils sont diversifiés mais peu nombreux. Fort heureusement Thymesia nous a agréablement surpris avec son gameplay. Tout d’abord, le soft est dynamique et nerveux, l’attaque étant la meilleure défense ! Le système des jauges de vie qu’il faut briser à coups de griffes est grisant au possible. Viennent ensuite les armes pestiférées, ces dernières ayant leurs propres caractéristiques pour apporter un petit vent de fraicheur ! Dans l’ensemble, les combat contre les boss sont vraiment réussis, aussi bien en termes de défi que de mise en scène. Le tout est accompagné par une OST de haute qualité ! Même si Thymesia comporte un coté RPG assez minimaliste, le joueur jonglera constamment dans l’onglet de talents afin de tester toutes les possibilités de gameplay. Le système de potions est une bonne idée également pour ajuster le gameplay à son style de jeu. Rajoutez une bonne rejouabilité avec sept fins différentes et un prix de vente de 29,99€ et vous obtenez un rapport prix/contenu très honnête ! En somme, nous avons le droit à un Soul’s-like de très bonne facture qui se veut original mais assez imparfait.
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Consulter les commentaires | Article publié le 01/09/2022 par Yoann L. |